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AN INCONVENIENT TRUTH

10 novembre 2006

Réchauffement: les océans ont besoin d'une action urgente

Image composée avec des clichés pris par le satellite "Meteosat-5" montrant la masse des océans sur la Terre

Des mesures drastiques et "absolument" nécessaires doivent être prises pour limiter le réchauffement et l'acidification des océans ainsi que l'augmentation du niveau des mers, qui présentent de gros risques pour l'humanité, ont prévenu jeudi des chercheurs.

"Les eaux à la surface des océans se réchauffent, le niveau des mers augmente encore plus rapidement, les océans deviennent de plus en plus acides et les écosystèmes marins sont menacés", selon le dernier rapport du Conseil consultatif allemand sur le changement climatique (WBGU) présenté à la 12e conférence internationale sur le climat à Nairobi.

"Les activités humaines provoquent des changements au sein des océans qui sont sans précédent, comparés aux derniers millions d'années" et "risquent d'avoir des conséquences graves pour l'humanité", relève le rapport intitulé "L'avenir des océans: ça se réchauffe, ça s'élève et ça tourne à l'aigre".

Selon cet institut chargé notamment de conseiller le gouvernement allemand en matière de réchauffement, ce sont les concentrations élevées de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère - causées par les activités humaines - qui conduisent au réchauffement de la Terre et des océans.

Ce réchauffement provoque aussi une élévation du niveau des mers dû notamment à la fonte des glaces.

En outre, la concentration croissante de dioxyde de carbone (CO2) dans l'air fait que ce CO2 est absorbé par les eaux des mers qui, après réaction chimique, s'acidifient.

Pour y faire face, Stefan Rahmstorf, professeur de physique des océans au WBGU et co-auteur du rapport, a énuméré lors d'un point de presse les mesures "absolument" nécessaires pour contenir ces conséquences néfastes, notamment en "réduisant de 50% les émissions mondiales de GES - principaux responsables du réchauffement - d'ici 2050".

Il faut "limiter le réchauffement global de la Terre à +2°C (par rapport au niveau pré-industriel) et à +0,2°C par décennie", a-t-il dit. Pour les océans, il faut "limiter à un mètre sur le long terme et à pas plus de 5 cm par décennie l'augmentation" de leur niveau.

L'acidification des océans, due aux concentrations élevées de dyoxide de carbone (CO2) dans l'air, doit absolument être limitée à PH-2.

Considérant que les "écosystèmes marins réagissent de façon beaucoup plus sensible et rapide que les écosystèmes terrestres aux changements climatiques", M. Rahmstorf a préconisé que 20 à 30% des écosystèmes marins soient déclarés zones protégées.

"Un réchauffement et une acidification croissants des océans auront des conséquences majeures sur (...) l'industrie de la pêche", entraînant notamment des migrations des principales espèces de poisson, selon le rapport.

Il avertit également que "la plupart des récifs de corail pourraient être détruits d'ici 30 ou 50 ans" parce qu'ils ne supporteront pas des températures plus élevées.

Selon M. Rahmstorf, "l'augmentation du niveau des océans est probablement l'une des conséquences du réchauffement les plus graves pour l'homme".

"Si le réchauffement s'amplifie, nous allons aussi faire l'expérience d'ouragans de plus en plus forts", a-t-il prévenu, relevant que les saisons 2004 et 2005 avaient battu des records inquiétants.

"En 2004, on a observé le premier ouragan dans l'Atlantique sud (Katrina) et la Floride a été frappée pour la première fois par 4 ouragans en une seule saison; en 2005, le Japon a pour la première fois été frappé par 10 typhons en une saison et les côtes européennes ont été approchées par leur premier ouragan (Vince)", a-t-il énuméré.

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10 novembre 2006

Les neiges du Kilimandjaro ne seront plus éternelles, à qui la faute ?

Réchauffement climatique, déforestation, précipitations trop faibles: les scientifiques s'interrogent sur les raisons de la disparition progressive des neiges éternelles du Kilimandjaro, le plus haut sommet d'Afrique qui culmine à 5.895 mètres.

Il y a deux ans, un Tanzanien, Faustin Meela, qui habite le village de Marangu au pied de la majestueuse montagne, n'en a pas cru ses yeux. Le glacier du Gredner sur le "Kili", qu'il avait escaladé six ans auparavant, avait disparu.

Et le pire est peut-être à venir. Le peu de glace et de neige qui restent au sommet du Kilimandjaro, mais aussi sur le Mont Kenya et les montagnes Ruwenzori (entre la RDCongo et l'Ouganda), pourraient disparaître d'ici à 20 ou 50 ans, selon les scientifiques.

La perte de ces trésors naturels peut être en grande partie attribuée à l'homme, estiment-ils. Et plus précisément aux émissions de gaz à effet de serre, qui sont liées à la combustion des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) et piègent la chaleur du soleil dans l'atmosphère, provoquant un réchauffement de la Terre.

Mais les scientifiques reconnaissent aussi manquer cruellement d'informations, en raison notamment du peu de données météorologiques locales, pour expliquer totalement la fonte des neiges sur les sommets africains.

"Beaucoup de personnes disent +Oh, ce doit être le réchauffement de la planète+", explique à l'AFP Ellen Mosley-Thompson, glaciologue à l'université américaine de l'Ohio: "mais il est irresponsable de pointer du doigt une seule cause."

Pour Stefan Hastenrath, professeur en études atmosphériques à l'université du Wisconsin (Etats-Unis) et expert en glaciers africains, les neiges africaines ont commencé à fondre vers les années 1880, soit au début de la Révolution industrielle.

Depuis plus d'un siècle, l'Afrique de l'Est connaît une forte diminution du niveau des lacs et une augmentation des vents d'ouest, signe d'un climat de plus en plus sec, note M. Hastenrath. "Ce n'est pas vraiment de notre faute", en déduit-il.

Selon d'autres théories, la disparition progressive des neiges éternelles en Afrique peut être attribuée à la déforestation ou à des perturbations récurrentes dans les précipitations.

Couper des arbres réduit l'humidité dans l'atmosphère, ce qui diminue la couverture offerte par les nuages et la brume. En conséquence, les glaciers sont à la merci de vents secs et du soleil, explique un porte-parole du Mouvement de la ceinture verte, Fredrick Njau.

Ce mouvement, qui a été fondé par le prix Nobel de la paix 2004, la Kényane Wangari Maathai, lutte contre la déforestation. Il a lancé le mois dernier un projet de deux millions de dollars (1,56 million d'euros) pour replanter des arbres sur les pentes du Mont Kenya (5.199 mètres), deuxième plus haut sommet d'Afrique, en partie pour stopper la fonte des neiges.

Les glaciers ne sont pas seulement splendides, ils sont aussi vitaux pour l'approvisionnement en eau.

"D'ici à 2025, environ 480 millions de personnes en Afrique habiteront des régions où l'eau manquera ou sera sévèrement limitée", selon un rapport de l'ONU publié à l'occasion de la 12e conférence internationale sur le climat qui se tient à Nairobi jusqu'au 17 novembre.

Alors que le temps presse, un professeur en géologie à l'Université de Londres, Evan Nisbet, a proposé de recouvrir le sommet du "Kili" d'un immense drap pour le protéger du dégel. Une idée qui, pour beaucoup, ne tient pas la route.

"Le plus triste, c'est que bientôt, la seule glace qui restera du Kilimandjaro sera dans des frigidaires à l'université de l'Ohio", prédit Mme Mosley-Thompson.

Montage de deux photos, l'une prise en février 1993, l'autre en février 2000, montrant la fonte de la neige au sommet du Kilimandjaro

la première photo date de 1993, la seconde de 2000.

1985.

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